Peut-on vraiment survivre sans stratégie ?

L’une de mes passions est d’être un inconditionnel des séries coréennes, les Kdramas. Parmi celles-ci, nous retiendrons plus particulièrement « My Fellow Citizens », où une campagne électorale sert de fil rouge. Dans l’une des scènes, le directeur de campagne, debout devant un tableau blanc, annonce lors d’un briefing que la nouvelle stratégie de leur équipe sera : « Notre nouvelle stratégie, c’est qu’il n’y a pas de stratégie. » En revoyant récemment ce passage, je me suis posé la question de savoir si nous avions pas surestimé collectivement l’importance de la stratégie.

La stratégie, c’est comme partir en vacances : elle doit tout prendre en compte : du trajet à emprunter aux lieux où manger. Sauf qu’ici, on parle d’atteindre des objectifs à long terme et d’éviter les pièges du marché. Autrement dit, nous pourrions envisager la stratégie d’une manière ludique, mais avec des enjeux bien réels.

La réussite d’une stratégie n’est pas la somme de nos éventuels coups de chance et de nos idées (blanches, idées noires comme des balles) jetées en l’air. Même si le facteur chance ou malchance, est bien réel et que lors d’un brainstorming, nous ne sommes pas à l’abri d’un trait de génie ! Il faut comprendre son environnement, ses points forts et faiblesses, et surtout, avoir un œil sur le futur. 

C’est comme deviner l’avenir, mais sans les boules de cristal et un avec peu plus d’analyses approfondies.

Les règles de la stratégie sont simples, mais elles requièrent donc une réflexion en amont et une exécution précise en aval. Tout d’abord, il faut analyser minutieusement l’environnement, en identifiant les tendances du marché, les forces concurrentielles, les réglementations en vigueur et les opportunités émergentes. Ensuite, il est essentiel de définir des objectifs clairs et réalisables, qui serviront de boussole pour guider toutes les actions ultérieures. Ces objectifs doivent être spécifiques, mesurables, atteignables, pertinents et limités dans le temps (SMART).

Une fois les objectifs définis, il est temps d’évaluer les ressources et les compétences disponibles. Cela implique de regarder de près les atouts de l’organisation, tels que le capital humain, financier et intellectuel, ainsi que les lacunes à combler pour atteindre les objectifs fixés. En fonction de cette évaluation, il convient de choisir une stratégie générique adaptée à la situation, qu’il s’agisse de se différencier par l’innovation, de dominer par les coûts ou de se concentrer sur un segment de marché spécifique.

Une fois la stratégie définie, il est crucial de passer à l’action. Cela implique de mettre en place des plans d’exécution détaillés, avec des étapes claires et des responsabilités bien définies. Il est également essentiel de suivre de près les progrès réalisés en utilisant des indicateurs de performance pertinents, afin de pouvoir ajuster la stratégie en fonction des changements de l’environnement ou des résultats obtenus. Enfin, la communication et l’engagement de toutes les parties prenantes sont essentiels pour garantir le succès de la stratégie et mobiliser les énergies dans la même direction.

 

Pour reprendre l’expression populaire des réseaux sociaux, vous me direz « ok Captain Obvious ! » alors pourquoi je continue à entendre parler de structures associatives qui semblent avancer sans stratégie définie ? Même si elles ne visent pas les profits, elles sont confrontées à une multitude de défis similaires à ceux des entreprises.

La stratégie des associations peut prendre diverses formes, en fonction de leur mission, de leur taille et de leur environnement. Certaines peuvent chercher à renforcer leur impact social en concentrant leurs efforts sur des programmes spécifiques ou en collaborant avec d’autres organisations. D’autres peuvent chercher à diversifier leurs sources de financement en développant des activités commerciales ou en recherchant des subventions et des dons provenant de différentes sources.

Soyons honnêtes les méthodes de définition de la stratégie associative sont similaires à celles du monde de l’entreprise. Et la stratégie reste un outil essentiel pour guider leurs actions et assurer leur viabilité à long terme. En investissant dans une stratégie solide et en restant flexibles face aux changements de l’environnement, les associations peuvent renforcer leur impact social et contribuer de manière significative au bien-être de leurs adhérents, de ceux dont elles s’occupent et de la société dans son ensemble.

Et vous allez me demander ce qu’il advient de la « non stratégie » annoncée par le directeur de campagne. Au final, il explique qu’ils vont, pour le reste de la campagne, montrer qu’ils ne sont pas stratégiques pour se démarquer des autres candidats. Analyse, concurrence, moyens…… une non-stratégie stratégique.

Qu’il s’agisse d’une grande entreprise ou d’une petite association, la stratégie est l’outil essentiel pour naviguer dans son écosystème et atteindre les objectifs fixés. En investissant dans une stratégie solide, chaque organisation peut s’assurer son avenir. 

Alors, prêt à élaborer votre plan stratégique ?

Laisser un commentaire